Après trois mois passés à consulter les responsables des institutions, des ministères, des ambassades, des organismes partenaires, français et francophones, de la Fédération Internationale des Professeurs de Français, ainsi que les présidents de ses commissions et de nombreuses autres acteurs de la Francophonie, nous sommes en train de préparer le Plan stratégique 2017-2020 que nous nous sommes engagés – dans un souci de transparence et d’efficacité – à présenter en janvier 2017, accompagné d’une Charte entre la Fédération et ses Associations.
Comme j’avais eu l’occasion de l’évoquer dans le Billet précédent, les conditions financières et stratégiques du fonctionnement de la Fédération ont tellement changé qu’elle est obligée à réfléchir et à se concentrer sur son cœur de métier, exercice difficile mais stimulant qu’avait déjà commencé l’équipe précédente et que celle-ci va devoir intensifier. C’est donc l’occasion de revoir nos priorités, en se fondant sur la spécificité et l’utilité des services que la FIPF peut rendre à ses 186 associations affilées, aux 80.000 professeurs de français dans le monde qui en font partie, aux millions d’apprenants auxquels ils s’adressent et, à travers eux, à la francophonie en général.
Tissé en presque cinquante années d’activités (nous fêterons cet anniversaire en 2019), ce réseau mondial de professeurs de français impliqués sur terrain, confrontés à la réalité de la classe, est sans conteste le principal atout de la FIPF, la plus vaste fédération professionnelle au monde, semblerait-il. Notre premier souci sera non seulement de maintenir, mais de développer ce réseau, notamment en recrutant de nouveaux collègues, jeunes de préférence, et de le consolider, en professionnalisant les responsables des associations et en les encourageant à renforcer, à leur tour, leurs partenariats locaux et nationaux.
Pour vivre, faut-il que ce réseau soit irrigué par une communication constante, riche, variée, dans toutes les directions et tous les sens, entre les associations et leurs membres, entre les associations entre elles, entre les associations et leur commission, et surtout entre toutes ces instances et la FIPF qui se chargera de diffuser ces informations sur le plan international, en particulier auprès de nos partenaires qui sont directement intéressés par les initiatives des associations affiliées à la FIPF et dont elle dépend largement.
À propos de ces partenaires, justement, il n’y en a pas un qui ne nous ait prévenu qu’il ne pourra plus financer, dans un futur plus ou moins proche, le fonctionnement de la FIPF ou de ses instances, mais uniquement leurs projets. L’existence de la FIPF, de ses commissions, de ses associations sera donc désormais conditionnée par les projets dans lesquels elles s’impliqueront, projets dont il faudra démontrer l’intérêt, la pertinence et la cohérence, et qui devront faire l’objet d’une collaboration pédagogique, scientifique, stratégique et évidemment financière, avec des partenaires locaux et internationaux. Le futur de la FIPF dépendra aussi de sa capacité à identifier de nouvelles sources de financement, notamment pour ses fonds propres.
Réseau, communication, projets sont probablement les mots que nous avons le plus souvent entendus et lus lors de nos rencontres et travaux, et c’est bien autour de ces priorités que s’articuleront les activités de la FIPF pour les prochaines années. Mais faut-il rappeler que la réalisation de ces activités dépend avant tout de la conviction et du dynamisme des collègues, des responsables d’association, de commission, qui voudront bien s’y impliquer ? Aussi faut-il ajouter, à ces trois principes, plusieurs autres aussi importants, sinon davantage : engagement, créativité, enthousiasme, convivialité, solidarité, disponibilité… !