(Co-)Auteur

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Professeur de A à Z. Libres propos sur l’enseignement et l’université, 2024, L’Harmattan

Toutes les mutations et innovations qu’est en train de connaître le métier de professeur et d’universitaire sont-elles synonymes de progrès ? N’a-t-on pas beaucoup sacrifié pour satisfaire aux exigences de la compétitivité, de l’économie, de l’actualité ? Le statut, les responsabilités, les pratiques du professeur sont sans cesse remis en cause, de même que la place et le rôle de l’école, de l’université, de l’enseignement et de la recherche dans la société. Au terme d’une carrière chargée et variée, l’auteur – en plus d’expériences et de réflexions personnelles – épingle sans complaisance quelques questions qui ont plus particulièrement occupé et préoccupé les enseignants et universitaires ces cinquante dernières années, et dont certaines risquent de conditionner l’avenir de la profession.

Défense et illustration de la syntaxe. Principes, concepts et procédés de l’analyse de la phrase pour comprendre, maîtriser, enseigner le fonctionnement de la langue française, 2023, EME Éditions

À force de l’utiliser sans y penser, on oublie trop souvent que la langue est la plus belle réalisation humaine, un chef-d’œuvre de finesse et d’harmonie, un système aussi subtil que puissant, un indispensable instrument de communication, d’expression et de réflexion. Encore faut-il connaitre et maitriser les pièces et les rouages de la langue pour tirer parti de toutes ses ressources, pour comprendre et s’exprimer correctement, apprendre et raisonner justement, agir et interagir efficacement. À l’intention des étudiants, des enseignants et de toute personne intéressée, cet ouvrage présente de manière méthodique, claire et précise – avec des exemples et des exercices – les principes, les concepts, les structures, les mécanismes qui président au fonctionnement de la langue française.

Deux fauteuils au balcon, 2021, Murmure des soirs

Vincent, longtemps absent, voit vieillir sa mère au rythme des visites qu’il lui rend assidûment avant une grave opération qu’elle doit subir. Leurs souvenirs se mêlent aux évènements cocasses, émouvants, magiques de l’existence quotidienne, et aux questions que Vincent se pose sur sa propre vie et les relations qu’il a eues avec ses parents. Assis au balcon de l’appartement qu’elle occupe maintenant en ville, la vieille dame et son fils assistent au passage des saisons et au spectacle du monde en prenant toute la mesure des liens qui les unissent.

Voir la critique de la revue littéraire Le Carnets et les Instants

Contre mauvaise fortune (Nouvelles), 2021, L’Harmattan

« Les chiffres ne mentent pas. », « Il faut avoir confiance dans la science. », « On ne joue pas avec sa santé. », « Un jour n’est pas l’autre. », « On ne peut pas faire le bonheur des gens malgré eux. », « La critique est facile. », … Combien de lieux communs rabâchés durant la crise sanitaire, dans la foisonnante prolifération de témoignages, de reportages, d’analyses, de blogs, d’articles, d’ouvrages de genres et d’intérêt divers que le virus inspire, sans parler des sempiternelles et lancinantes conversations dont il est devenu l’inévitable sujet ?! De la crise sanitaire, il n’en est pourtant que quelques fois question dans la trentaine d’histoires que voici, auxquelles ces expressions et ces citations éculées servent de prétextes et de titres. Exaspéré de les lire et entendre à tout propos, l’auteur a voulu faire un sort à ces poncifs en en prenant le contrepied dans ces récits et avec ces personnages singuliers, décalés, ironiques, parfois impertinents, mais toujours authentiques puisqu’ils sont imaginaires. Mais c’est peut-être en l’évoquant ainsi indirectement que l’on peut le mieux rendre compte des effets intimes de cette expérience inédite à tous points de vue, qui ne bouleverse pas seulement notre vie quotidienne mais plus profondément nos conceptions, nos convictions, nos aspirations, les relations que nous entretenons les uns avec les autres comme avec le monde.

« Le secret du libraire de la ruelle des Pinsons ou la Révolte des livres », in Du côté des librairies, Murmure des soirs, 2020, pp. 19-31.

[avec Jean-Pierre L. Collignon, Jean-Marc Defays, Paul De Ré, Pierre Hoffelinck, Michel Lauwers, Dominique Maes, Alexandre Millon, Marc Pirlet, Jean-Marc Rigaux, Martine Rouhart, Erik Sven, François Tefnin et Michel Van den Bogaerde]

Le FLE en questions. Enseigner le français langue étrangère et seconde, Mardaga, 2020 (256 pages)

[avec Jean-Claude Beacco, Fatima Chnane-Davin, Jean-Pierre Cuq, Jean-Marie Klinkenberg]

À notre époque où règne la mondialisation, nos sociétés sont de plus en plus multiculturelles et plurilingues. Pour communiquer efficacement, il est donc essentiel d’apprendre à connaitre la langue ainsi que la culture de l’Autre. Les professionnels de l’éducation se posent de nombreuses questions sur les meilleures méthodes et stratégies à mettre en place pour l’enseignement d’une langue étrangère telle que le français. Comment enseigner la langue française à des apprenants allophones aux profils parfois très divers ? Comment articuler connaissance et pratique de la langue lors de l’apprentissage ? Comment motiver les apprenants et prendre en compte leurs spécificités dans l’élaboration des cours ? Comment évalue-t-on la maitrise d’une langue ? Peut-on vraiment enseigner une culture ? Dans cet ouvrage, des experts du FLE mettent en avant de nombreux enjeux essentiels liés à l’enseignement du français langue étrangère. Ils proposent une approche générale et dynamique du sujet, abordant plus de 50 questions. Leurs réponses, à la fois concises et complètes, s’adressent non seulement aux enseignants, mais également à un public non spécialiste.

Dico-tomies. Digressions linguistiques et autres extrapolations, 2020, Murmure des soirs (242 pages)

– Finaliste du Prix Joseph Hanse 2020
– « Coup de cœur » de la revue littéraire Le Carnet et les Instants

La vie et la langue sont fondamentalement liées, dans les grands principes comme dans les plus petits détails. Elles ont aussi en commun de nous être tellement familières qu’on ne se rend généralement compte de leur fonctionnement qu’en cas de situations inhabituelles ou problématiques. Ce qu’on apprend sur l’une aide donc à apprécier l’autre, notamment concernant les différences qu’elles révèlent ou qu’elles provoquent. Pour comprendre le monde et nous comprendre nous-mêmes, nous avons effectivement l’habitude de distinguer, de décomposer et de cataloguer, avec l’impression d’ainsi mieux (se) contrôler. La science ne représente que la version la plus radicale de cette approche. L’existence en devient un puzzle d’événements, de raisonnements, de sentiments où toutes les pièces semblent se singulariser les unes par rapport aux autres. À partir de concepts linguistiques, l’auteur interroge librement ces oppositions en vue de recomposer une image plus authentique et plus cohérente du monde ou de nous-mêmes, et d’y retrouver les nuances, les enchevêtrements, le foisonnement qui nous définissent.

Rue des Trois Limites, 2019, L’Harmattan (200 pages)

Où il est question de repassage zen, d’amours variées, d’enfances multiples, de bières très matinales, de longues nuits d’hiver, de la crise de l’enseignement, de cheval emballé, de bibliothèques poussiéreuses, du tourisme de masse, de fosse septique, de monstres attachants… Comment mettre de l’ordre dans une telle succession d’événements, de projets, d’idées, de voyages, de rencontres, mais aussi de frustrations, de séparations, d’échecs, et surtout leur donner un sens, même quand on est historien de métier ? Il faut dire que le professeur aime les digressions et que les protagonistes ne l’aident guère en l’interrompant sans arrêt, sans compter l’éditeur qui ne se gêne pas non plus pour intervenir. Récit en miroir, en puzzle, en suspens jusqu’à la dernière page, ce roman est prétexte à une réflexion critique, ironique ou émerveillée sur les éléments disparates et les forces contradictoires qui finissent par composer une vie singulière, comme sur le besoin que chacun éprouve de se raconter à tout prix alors que nous sommes tous emportés par le même flux incontrôlable des circonstances, par le jeu malicieux ou cruel du hasard, ainsi que par les sentiments emmêlés souvent discordants que ce chaos inspire.

[Franc ADAM-JEYES a, sous un autre nom, plusieurs essais et ouvrages scientifiques à son actif, mais c’est la première fois qu’il publie un texte plus personnel, ni fictionnel, ni autobiographique, où, bien entendu, toute ressemblance avec des événements réels ou des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite et involontaire.]

Enseigner le français langue étrangère et seconde. Approche humaniste de la didactique des langues et des cultures, 2018, Mardaga (342 pages)

L’enseignement du français langue étrangère et seconde (FLES) ne cesse de se développer dans les pays francophones ou non francophones, dans les écoles, les universités ou diverses autres institutions, tandis que le métier de professeur de FLES devient de plus en plus exigeant vu la spécificité et la variété de ses publics, de ses conditions et de ses enjeux. Cet ouvrage d’introduction et de référence est destiné aux futurs enseignants de FLES en cours de formation comme aux professeurs plus expérimentés qui souhaitent actualiser leurs connaissances et leurs pratiques, se réorienter ou se spécialiser pour enseigner le/en français à des allophones. À leur intention sont présentés de manière aussi systématique qu’accessible les différents aspects de l’enseignement du FLES, en alternant explications scientifiques, réflexions théoriques et conseils pédagogiques. L’approche humaniste ici adoptée place l’enseignant et l’apprenant au centre des perspectives et des préoccupations, et s’appuie autant sur leur motivation et leur créativité que sur les méthodes ou les ressources qui sont actuellement à leur disposition. Sans prescrire de règles générales, de solutions toutes faites, de leçons toutes prêtes, le propos est d’expliquer les tenants et aboutissants des démarches communicatives, interculturelles et cognitives en faveur d’un apprentissage stimulant, efficace, épanouissant. La première version de cet ouvrage a été primée par l’Académie Royale de Belgique et traduite en chinois.

Singularité et pluralité des langues, des groupes et des individus. Babel et Frankenstein, avec la collaboration de D. Meunier, 2016, L’Harmattan (282 pages) [voir recension : http://reflexions.ulg.ac.be/cms/c_423191/fr/les-etres-au-singulier-et-au-pluriel]

DEFAYS-MEUNIER Babel et Frankenstein

Qu’on le veuille ou non, les habitants de la planète sont désormais appelés à y côtoyer constamment et intensément des personnes qui ne parlent pas, qui ne pensent pas et qui ne vivent pas comme eux. Entre les deux attitudes extrêmes de chercher à supprimer l’Autre, par le génocide ou l’uniformisation, ou de le redouter et de se replier sur soi, chaque personne comme chaque communauté doivent inventer une nouvelle économie des rapports à soi comme aux autres. Il nous faut d’abord assumer le fait que l’individu, manifestement en crise, est lui-même pluriel et doit gérer son identité en perpétuel devenir et (re)construction ; ensuite, que le groupe devient un espace à géométrie variable que les échanges, les voyages, les nouvelles technologies ne cessent de remodeler, et dont la médiation assure le plus ou moins bon fonctionnement. Cet ouvrage interroge, à partir de points de vue linguistiques et culturels, les conditions actuelles du communiquer et du vivre avec les autres, les nouvelles modalités d’être soi, et il analyse pour ce faire aussi bien l’actualité que l’histoire, la réalité que les mythes, de Babel mais aussi de Frankenstein, dont l’époque contemporaine est en train de célébrer le retour.

La Littérature en FLE : État des lieux et nouvelles perspectives, 2014, avec A.-R. Delbart, S. Hammami, F. Saenen, Hachette, coll. « F » (112 pages)

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La littérature ne constitue plus depuis de nombreuses années un objet valorisé d’apprentissage. Les auteurs de l’ouvrage veulent au contraire montrer que le texte littéraire, dans la diversité de ses formes et de ses origines, est plus que jamais au cœur des préoccupations contemporaines en matière de dialogue entre les cultures et d’ouverture à l’autre. Ils formulent un certain nombre de propositions pédagogiques qui peuvent prendre place à tous les niveaux de l’apprentissage. Ils s’appuient sur des principes théoriques qui permettent de définir des critères de choix appropriés aux différents profils de publics. Une réflexion d’ensemble stimulante au service d’une pédagogie innovante.

Le français langue étrangère et seconde, Enseignement et apprentissage, 2003, avec la collaboration de S. Deltour, préface de Roger Dehaybe, Éditions Pierre Mardaga, Sprimont (288 pages)

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– Cet ouvrage a été couronné par le Prix de l’Académie royale de Belgique le 10 mai 2004.
– Il a été traduit en chinois par le Professeur Fu Rong en 2019 : 论对外法语及二语教学法让-马克•德法伊(著)傅荣 (译)

L’enseignement du français langue étrangère et seconde ne cesse de se développer, dans les pays francophones ou non francophones, dans les écoles, les universités ou d’autres institutions ; et le métier de professeur de français langue étrangère et seconde devient de plus en plus exigeant vu la spécificité et la variété de ses publics, de ses conditions et de ses enjeux. Cet ouvrage présente de manière systématique et critique tous les aspects de cet enseignement, tant sur le volet de la didactique par le biais de la linguistique, de la psychopédagogie et de l’approche culturelle, que sur le volet de la pédagogie où sont analysées les différentes méthodes et activités de classe. Il développe les trois nouveaux paradigmes de l’enseignement des langues que sont la communication – indispensable à l’acquisition d’une langue –, l’interculturel – essentiel à l’échange avec l’autre –, et surtout l’apprentissage au service duquel doit se mettre cet enseignement. Alternant réflexions théoriques et conseils pratiques, il est destiné autant aux enseignants en formation initiale qu’à leurs collègues plus expérimentés (professeurs de langue ou éventuellement d’autres disciplines) qui souhaitent faire le point ou se spécialiser. Il peut être lu comme un traité ou consulté comme un référentiel ; il comprend un index et de nombreux renvois bibliographiques qui permettent à tout lecteur d’en faire son vade-mecum.

Principes et pratiques de la communication scientifique et technique, avec la collaboration de Marielle Maréchal et de Frédéric Saenen, préface d’Arthur Bodson, 2003, De Boeck, Bruxelles (150 pages)

Ce guide est destiné à accompagner l’étudiant, le scientifique, le technicien qui veulent mieux connaître les stratégies de la communication, écrite et orale, afin de mettre en valeur les qualités de leur travail, de leur recherche, de leur projet. La communication scientifique et technique suit effectivement – pour répondre aux exigences d’intelligibilité, d’efficacité et d’objectivité – des règles qu’il convient de connaître et de respecter si l’on veut (se faire) comprendre. La première partie de l’ouvrage passe en revue dans une perspective essentiellement pratique les différents aspects de la maîtrise du discours : le choix des mots, les degrés de subjectivité, les registres de langue, la tournure et l’articulation des phrases, la nature et la constitution des séquences (définition, explication, argumentation,…), la composition des paragraphes, la structuration du texte. La deuxième partie, aux visées plus opérationnelles encore, traite des différentes méthodes qui rendent la lecture efficace, la rédaction cohérente, l’exposé oral convaincant. On y présente les principes de la démarche scientifique, les grands types de mémoire ou de thèse, les étapes successives de leur réalisation, les techniques pour constituer des fichiers, pour citer des sources et dresser une bibliographie, pour intéresser un auditeur, ainsi que de nombreux autres conseils pratiques. L’ouvrage peut aussi bien être utilisé comme un manuel que comme un ouvrage de référence que l’on consultera au fur et à mesure des questions qui se posent. Les nombreuses références bibliographiques au début de chaque chapitre et à la fin du livre invitent le lecteur à développer son information et sa formation en consultant d’autres ouvrages en rapport avec sa spécialité et ses besoins.

Le comique, en collaboration avec J.-L. Dufays, 1999, Didier-Hatier, coll. Séquences, Bruxelles :
1. Vade-mecum pour le professeur (112 pages)
2. Anthologie (48 pages)

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Le comique : principes, procédés, processus, 1996, Éditions du Seuil, coll. Mémo, Paris (96 pages)

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Cet ouvrage a été traduit en roumain : Comicul, Institutul European, 2000

Les études littéraires, philosophiques, sociologiques, psychologiques ne manquent pas concernant l’humour ou l’une ou l’autre forme de comique dont le point commun serait de déclencher le rire sans que l’on puisse cependant expliquer pourquoi ni comment. Cet ouvrage commence par interroger les définitions, les spécificités et les variétés de l’activité et du discours comiques. On y compare les théories les plus courantes avant d’envisager ensuite les différents plans linguistiques, rhétoriques, sémiotiques… où le dispositif comique se met en place, et les différents types d’effets qu’il peut provoquer. L’ouvrage démontre que c’est au niveau pragmatique qu’il faut chercher à comprendre la complexité et le caractère souvent paradoxal du comique.

Le texte à rire : technique du secret et art de l’illusion chez Alphonse Allais, 1994, Éditions de l’Université de Jyväskylä, Jyväskylä Studies in the Arts, Finlande (134 pages)

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Raymond Devos, 1992, Labor, coll. Un livre/une œuvre, Bruxelles (140 pages)

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Dans cet ouvrage sont successivement décrites les spécificités génériques du monologue comique que Devos pratique dans la tradition des comédiens la fin du XIXème siècle, et même du Moyen Âge, les particularités des conditions d’énonciation et des compositions des propos qu’il tient à son public, et enfin le monde que le monologuiste-poète y met ainsi en scène. On voit comment ce discours et ce monde mettent en question le langage dont nous usons quotidiennement et l’univers dans lequel nous évoluons sans trop y prendre garde. Aussi les textes de Devos – dont on trouvera de nombreux extraits commentés – sont-ils abordés tantôt par le biais de la fantaisie, tantôt par celui de la technique car leur intérêt relève autant de la créativité que de l’ingéniosité de leur auteur dont le pouvoir comique ne reconnaît aucune limite.

Jeux et enjeux du texte comique : stratégies discursives chez Alphonse Allais, 1992, Max Niemeyer Verlag, Tübingen (268 pages)

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On ne se rend pas encore suffisamment compte de l’intérêt du discours comique qui, par la contrefaçon et le contre-pied, met en scène et à l’épreuve les fonctions et les fonctionnements du langage, du texte, de la littérature, et finalement de la culture. Humoriste de la fin de siècle, Alphonse Allais (1854-1905) est l’auteur d’une œuvre vaste et variée principalement constituée de courts textes publiés d’abord sous forme d’articles, de chronique, de contes dans les journaux. À la fois constructeur appliqué et destructeur impitoyable, Allais joue avec les multiples composants et les diverses structures du texte. Il met ainsi au jour les conventions, les artifices, les automatismes de toutes sortes dont il use, mésuse et abuse pour les tourner en dérision. Cette (dé)mystification parodique est l’enjeu principal de cet œuvre qui témoigne sur le mode comique du désarroi de la littérature fin-de-siècle et annonce le surréalisme comme le post-modernisme. L’essai consiste en une étude approfondie de la textualité allaisienne selon différentes perspectives de la critique et de la sémiotique littéraire. Cette analyse est entreprise à trois niveaux. Elle porte d’abord sur l’édification énonciative – fortement interactive, ingénieusement complexe, malicieusement truquée – du texte allaisien, à vocation spéculaire et phatique. Ensuite sur l’intertextualité qui est joue un rôle à la fois primordial et paradoxal, autant par son imprégnation, par ses modalités, que dans ses effets. Enfin sur le bricolage architextuel, générique, auquel il se livre, de la parodie jusqu’à la fusion et à l’implosion des genres conventionnels. Pour conclure, on résume les stratégies du texte comique qui relèvent principalement chez Allais du jeu, du carnavalesque, et du mécanique ; puis on s’interroge sur la situation de l’humoriste et de son discours dans la société, sur les stratagèmes qu’ils emploient pour me rester, entre l’anarchie et le conformisme, insaisissables, ambivalents, libres.