(préface à l’édition 2017 de l’Annuaire de la FIPF)
On reproche parfois aux enseignants d’être individualistes, de se considérer seuls maîtres à bord une fois la porte de leur classe fermée, de communiquer de mauvais gré leurs bonnes pratiques mais aussi leurs difficultés. Si elles ont jamais été justifiées, ces critiques ne sont en tout cas plus d’actualité depuis longtemps, surtout à propos des enseignants de langues qui ont été parmi les premiers à promouvoir les échanges, les partenariats, les collaborations. Quand on parle du « corps enseignant », c’est bien parce les professeurs ont toutes et tous la conviction de partager, au-delà de grandes différences quant aux conditions de travail, la même vocation qui est celle de transmettre à leurs apprenants, surtout si ce sont des enfants et des jeunes, la passion qui les anime, ici pour une langue, pour une culture, pour des valeurs qu’elles représentent.
Les enseignants de partout ont aujourd’hui davantage d’occasions et de moyens pour se mettre en rapport les uns avec les autres, dans le même pays comme sur le plan international. Même la porte fermée, la classe reste ouverte sur le monde grâce aux ressources multiples et variées qui sont maintenant à la disposition des maîtres et des élèves, grâce aux technologies qui permettent aux uns et aux autres de communiquer et de collaborer à tout moment avec des pairs, mais aussi grâce à des réseaux d’échanges professionnels, culturels, associatifs. En ce qui concerne plus précisément le français, il faut insister sur le fait que la francophonie est à la fois une grande institution internationale et un large espace d’échanges, d’enrichissements mutuels, de convivialité et de solidarité.
Au cœur de cette francophonie, la Fédération Internationale des Professeurs de Français, une des plus grandes fédérations professionnelles au monde, est présente, par l’intermédiaire de ses associations affilées, dans 140 pays et touche 80.000 enseignants au total. Elle s’est donné comme objectif principal de renforcer, de valoriser, de dynamiser son réseau pour rendre de meilleurs services aux enseignants, pour améliorer la visibilité et la reconnaissance de leurs activités, pour leur faire profiter de leurs initiatives respectives, pour développer des projets transversaux et internationaux, pour leur permettre de faire cause commune afin de défendre le français et son enseignement. Mais le rayonnement de la FIPF dépend surtout des associations et des enseignants qui acceptent d’y contribuer ; qu’ils soient ici chaleureusement remerciés et félicités pour leur engagement !