Au revoir, la FIPF !

[Le Billet du président, Le Français dans le Monde, n°434]

Ce Billet que vous lisez aujourd’hui, chères et chers Collègues, est donc le dernier de la longue série de ceux que je vous ai régulièrement adressés – à propos de l’actualité pédagogique ou associative – au cours de ces cinq dernières années, puisque j’ai décidé de ne pas être candidat à ma succession à la présidence de la FIPF.

Cinq années passionnantes à travailler à vos côtés, à interagir avec vous à l’occasion de congrès et de colloques, de projets de collaboration internationale, de missions de concertation, de formation ou de promotion, de rencontres toujours stimulantes, gratifiantes et conviviales qui m’ont rendu heureux et fier d’exercer le mandat que vous m’aviez confié à Liège en 2016.

Mais aussi cinq années à négocier avec les partenaires de la FIPF et à essayer d’en trouver de nouveaux pour nous permettre – tout en préservant l’indispensable indépendance de notre OING – de poursuivre au nom de la francophonie nos activités en faveur des associations affiliées et de défendre le statut des professeurs de français dans le monde.

Mais aussi cinq années à tenter d’encourager à l’actualisation du fonctionnement de la FIPF, au renouvèlement de ses modes de financement, au rajeunissement de ses cadres et de son esprit, et surtout à son adaptation aux attentes et aux besoins des associations qui, elles et leurs membres, ont changé comme le monde a changé, sous peine de voir révolu le temps de la FIPF.

La FIPF n’est rien sans les associations, mais toutes ne sont malheureusement pas convaincues par les avantages qu’elles perdraient sans la FIPF, ou qu’elles gagneraient en s’y affiliant. Le peu d’intérêt suscité par l’appel à candidatures pour les prochaines élections aux postes de président.e et vice-président.e.s indique assez l’urgence de renforcer les synergies entre les associations et la fédération qui devrait en être l’émanation.

À l’heure qu’il est, il est impossible de garantir la survie de la FIPF. Les optimistes attendent patiemment un miracle (j’espère sincèrement qu’ils seront exaucés) alors que les quelques réalistes que je connais n’ont cessé de se démener pour trouver de nouvelles ressources afin d’éviter que la FIPF ne soit bientôt réduite à sa plus simple expression, à un rôle symbolique et protocolaire, ou ne disparaisse.

De toutes manières, je n’ai par contre aucun doute sur l’engagement et la créativité de toutes et tous ces enseignant.e.s de français qui honorent et illustrent notre profession, ni sur la vitalité et la pérennité de leurs associations que les difficultés, notamment celles causées par la crise sanitaire, semblent stimuler. À ce niveau, l’avenir est assuré, c’est l’essentiel!

C’est précisément ces professeur.e.s qui travaillent au jour le jour dans des classes, avec des élèves, dans des conditions parfois éprouvantes, que je veux saluer pour terminer ce dernier Billet : c’est en espérant pouvoir vous être utile que j’ai bataillé au cours de ces cinq années ; je vous remercie autant de m’en avoir donné l’occasion que de m’avoir soutenu dans mes efforts.

Bonne chance à vous, chères et chers Collègues !