(publié dans le Français dans le Monde n° 408, nov-déc 2016)
C’est à la fois un grand plaisir et un grand honneur pour moi de m’adresser ici pour la première fois aux lecteurs du Français dans le Monde, prestigieuse revue de la Fédération Internationale des Professeurs de Français (FIPF), qui ont pu apprécier pendant de nombreuses années les « Billets du Président » signés par mon prédécesseur Jean-Pierre Cuq. En relisant ses Billets, je me suis d’ailleurs rendu compte que s’y trouvent écrites – avec la clarté de style et la justesse des idées qui caractérisent leur auteur – à la fois l’histoire et l’actualité, et peut-être l’avenir, de la langue française, de son enseignement, des cultures et des valeurs qu’elle véhicule dans le monde. On les relira donc encore souvent !
Nous avons déjà eu l’occasion, lors de la clôture du congrès mondial de juillet à Liège, le dernier qu’il présidait à ce titre, de rendre au Président de la FIPF sortant un hommage aussi ardent que le slogan de ce congrès. La dette à l’égard de Jean-Pierre Cuq est en effet immense. Dans un contexte de crise mondiale et de baisses généralisées des subventions publiques, on lui doit, grâce à un travail acharné mené avec la Secrétaire générale Fabienne Lallement, d’avoir su persuader les partenaires de la FIPF de maintenir leur soutien. C’est en rénovant la gestion, en resserrant le budget sans pour autant réduire ses activités, qu’ils ont pu convaincre ces institutions et organismes – principalement l’Organisation Internationale de la Francophonie – que la FIPF se devait de poursuivre ses importantes missions.
Sur le plan de l’organisation et de communication, Jean-Pierre a pu aussi mener de grands projets – parmi lesquels la rénovation du Français dans le Monde n’est pas des moindres – qui ont donné une nouvelle cohérence, dynamique et visibilité à la FIPF tant au niveau stratégique que pédagogique et scientifique. Parmi de nombreuses initiatives, il faut épingler Le Livre blanc, ambitieux projet qui marquera aussi d’une pierre… blanche l’histoire de la FIPF puisqu’il présente une analyse critique de la situation de la langue française dans les systèmes éducatifs et universitaires du monde entier ; une grande première qui permet non seulement d’établir un indispensable état des lieux, mais aussi de dresser un plan d’action pertinent pour l’avenir.
Après le mandat de Jean-Pierre Cuq et de son équipe, la FIPF est maintenant un acteur essentiel de la Francophonie grâce à son expertise, à son réseau, à ses projets. Et elle doit le rester ! Mais la tâche sera rude pour leurs successeurs, à commencer par le nouveau signataire de ce « Billet du Président », ainsi que pour Stéphane Grivelet, le Secrétaire Général, Doina Spita et Cynthia Eid, les deux vice-Présidentes, qui devront se montrer à la hauteur d’un tel héritage et s’efforcer de le faire fructifier ! Actuellement toujours occupés à consulter assidûment tous les partenaires, toutes les commissions, tous les collaborateurs de la Fédération, nous aurons d’autres occasions de vous présenter nos projets, mais signalons tout de même que notre priorité sera de profiter des considérables avancées accomplies par Jean-Pierre Cuq dont les qualités professionnelles mais aussi humaines ont tant servi la FIPF et la serviront longtemps encore puisqu’il en reste Président honoraire.